Par Laurence Mermoud, facilitatrice graphique de COM’TuDis
Vers les années 2010 s’est développé le concept de Sketchnoting grâce au graphiste Mike Rhode[1] , aux Etats-Unis. Nous trouvons maintenant beaucoup de formations de sketchnoting pour adulte sur internet. C’est quoi au juste, quelle utilité ? Pourquoi et comment peut-on le proposer à nos enfants ?
1/ Le sketchnote, c’est quoi ?
Le sketchnote est le résultat d’une prise de notes structurée usant des visuels comme les icônes, les diagrammes, les schémas pour représenter des idées clés. Ces visuels sont associés à des mots ou texte simple. On parle aussi de notes visuelles, de croquinotes.
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_ Un peu comme dans les grottes de Lascau, non ? _ OUI ✅ _ ou sur les cahiers des élèves peu sérieux ! Lorsqu’il y a des petits dessins. _ Hum 🤔 presque. OUI ✅ les élèves ont tout pour savoir en réaliser, mais c’est à prendre au sérieux ! |
En rapprochant les mots des images, le sketchnote mobilise les deux hémisphères du cerveau. Les théories cognitives parlent de double-codage (Clark & Paivio, 1991). La rétention d’informations est ainsi renforcée et l’apprentissage facilité.
2/ Pourquoi s’en servir ?
Pratiquer le sketchnoting permet ainsi de faciliter :
- sa compréhension, par l’exercice de chercher le bon mot, la bonne image
- sa mémorisation, par l’utilisation simultanée du cerveau droit et du cerveau gauche
- améliorer sa concentration,
- partager sans la barrière des langues, grâce aux images
- comprendre le complexe, en simplifiant
- enclenche de nouvelles idées, en partageant
- renforcer sa confiance en soi, en prenant des notes à sa façon
Cet outil a été modernisé de par son usage et s’universalise avec le développement de son « vocabulaire » (les éléments visuels) et de sa « grammaire » (agencement de ces visuels et utilisation de code couleur). L’ « alphabet » visuel se compose des formes de bases : rond, triangle, carré, ligne, point.
Les compétences développées pour le manier sont utiles à tout âge et dans de nombreuses circonstances en plus de l’apprentissage. Par exemple le coaching, la gestion de projet ou la facilitation graphique dont l’usage s’étend de plus en plus en entreprise.
Comme toutes prises de notes, le sketchnote peut se faire avec du papier et du crayon ou bien avec des outils numériques. Le papier et le crayon étant du matériel très accessible, il véhicule, en plus, un message d’inclusion.
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_ Ce n’est pas que pour les enfants ! . Et si je ne sais pas dessiner, je peux sketchnoter ? _ OUI ✅ . En se basant sur les ⚪🔻⬜ __, . pour s’exprimer graphiquement, la peur de ne pas savoir dessiner s’estompe très vite ✨ |
3/ Quel apprentissage pour le sketchnote ?
Josiane Caron Santha, formatrice, ergothérapeute, nous décrit les étapes de l’évolution des dessins de l’enfant dans son blog[2] :
⬇️ Gribouillage
⬇️ Alphabet graphique et intention
⬇️ Pré-symbolisme
⬇️ Symbolisme
⬇️ Réalisme
Vers la pré-adolescence et l’étape de réalisme, l’envie de dessiner a tendance à beaucoup s’amenuiser, et la pratique du dessin se perd.
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_ Les enfants savent mieux faire que moi ! Il manipule le symbolisme. _ Hum 🤔 presque. Tout dépend de leur âge ! 👶🧒 👨🎓 |
Pour continuer dans la pratique du sketchnoting et du symbolisme, à l’age de la pré-adolescence, un stimuli externe peut-être utile.
Par ailleurs, ce procédé vient bousculer les habitudes scolaires traditionnelles et il peut-être intéressant de le faire en dehors de l’école, dans des ateliers. Par exemple, lors d’un atelier, il a été demandé a un groupe d’enfants de 9-12 ans d’inscrire leur prénom au milieu de la page. La plus part ont dû résister au réflexe de le mettre en haut à gauche, comme sur leur copie de classe.
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_ Que doit-on faire pour devenir maître du sketchnoting ? _ La connaissance des bases, l’entraînement, le partage 👨🎓 et tant mieux si on commence jeune ! _ Le vocabulaire, la grammaire du sketchnoting, ce n’est pas un peu rébarbatif ? _😄 Pas du tout, l’apprentissage est ludique, les bases très simple. |
4/ Un exemple d’atelier de stketchnoting intergénérationnel
En décembre 2023, à Villeurbanne, nous avons plongé dans le monde créatif du sketchnoting avec des jeunes créatifs âgés de 9 à 12 ans, accompagnés d’une participante enthousiaste de 20 ans. Lors de cet atelier, chaque participant a sketchnoté ses activités favorites, et les raisons de leurs motivations.
Cela a révélé une palette diversifiée de passions. En plus des croquis inspirants, nous avons partagé des moments joyeux d’échauffement du poignet et découvert ensemble le langage ludique du sketchnoting.
Ce moment créatif a non seulement stimulé la créativité individuelle, mais a également créé des liens intergénérationnels au sein du groupe.
En conclusion
Les avancées technologiques sont telles que le monde nous apparaît de plus en plus complexe. Dans un contexte professionnel, où il est souvent nécessaire de travailler en groupe avec des experts de différents horizons, la vulgarisation est importante. On fait maintenant appel à des « facilitateurs » en plus des « chefs de projets ». Dans la boîte à outils du facilitateur, le visuel a sa bonne place. La facilitation graphique et ces sketchnotes nous font revenir vers une étape de dessin vu dans l’enfance avec le symbolisme.
Pour nos juniors, les ateliers de sketchnote sont bien plus que des moments récréatifs. Ils sont une fenêtre ouverte sur l’apprentissage ludique et la construction de compétences durables. En les encourageant à jouer avec les mots et les images, nous cultivons chez eux une approche innovante de la pensée et de la communication.
Proposons leur d’esquisser un chemin épanouissant avec le sketchnote.
[1] Livre : The sketchnote handbook de Mike Rhode 20 décembre 2012
[2] https://www.josianecaronsantha.com/blog/5-etapes-d-evolution-du-dessin-chez-l-enfant
